
Le 1er mai de chaque année, la fête du travail est célébrée dans beaucoup de pays au monde notamment en République Démocratique du Congo. Si le dictionnaire definit le travail comme un « ensemble des activités humaines organisées, coordonnées en vue de produire ce qui est utile ; activité productive d’une personne », au jour d’aujourd’hui, bon nombre de congolais ne savent non seulement pas se situer par rapport à leurs travaux mais également, se fier aux lois qui régissent le travail.
La rédaction de congocourrielinfo a mené une mini-enquête ce lundi matin, afin de savoir ce que les uns et les autres pensent du travail qu’ils font.
» En cette journée internationale du travail, pensez-vous que votre travail vous anoblit ou vous avilit? »
A cette question, plusieurs personnes ont souhaité ne pas répondre. Les rares personnes qui se sont prêtées à l’exercice, ont décrié l’exploitation de la jeunesse par la sous-traitance, le manque de référence pour l’accès aux grades dans qiasiment tous les secteurs et/ou le fait que l’Etat ne prenne pas à bras le corps ses responsabilités en vue de conférer à tout travailleur, le traitement mérité.
Par traitement, entendez, la prise en charge , l’assurance dans sa diversité , le salaire décent, le respect dû à l’être humain , les allocations familiales, la paie des congés et bien d’autres éléments susceptibles de contribuer en vue de l’épanouissement des travailleurs.
L’ancien Gouverneur et candidat à l’élection présidentielle de 2023 au Nigeria disait « aucun pays ne peut progresser si sa politique est plus rentable que ses industries. Dans un pays où les gouvernants sont plus riches que les entrepreneurs, ils fabriquent la pauvreté ».
Qu’en est-il du Congo de Lumumba? Les institutions politiques surfent sur le trésor public, aucun effort n’est fourni pour assurer les lendemains de milliers de jeunes enfoncés par la sous-traitance et l’exploitation. Ces derniers semblent bien s’y accomoder. Très peu de travailleurs peuvent prétendre être épanouis, encore faut-il creuser pour comprendre ce que cela signifie pour tout un chacun.
Parmi les réponses, certains ont reconnu une carrière qui anoblit à une vitesse éclaire, celle politique. D’où l’affluence perpétuelle vers celle-ci. Médecins, ingénieurs, architectes, banquiers, journalistes, enseignants, infirmiers, juristes, artistes affûtent leurs armes pour se lancer dans la politique.
Que restera-t-il de ces métiers qui perdent les meilleurs d »entre eux dans l’espoir de trouver mieux en politique?
Toujours dans le souci de trouver mieux ailleurs, il existe des familles qui se mobilisent pour envoyer leurs enfants en Europe ignorant les risques de se faire engloutir par la méditerrannée. Les mobilisations ne suffisent pas pour garder les jeunes loin de cette mer qui a englouti tant de rêves, seul , l’Etat, a le pouvoir d’investir pour améliorer les choses.
La Bible dit que « le précieux trésor d’un homme, c’est le travail ». La même Bible renchérit dans l’évangile de Luc, chapitre 10, verset 7: « quelle que soit la nature du travail effectué, celui-ci doit être rétribué à sa juste valeur ».
Il incombe donc aux autorités de s’investir pour que le travail regagne sa considération d’antan pour tous que ce soit dans le secteur privé que celui public. Ce n’est que de cette manière que le Congo pourra prétendre au développement. La RDC n’a pas besoin d’institutions politiques gourmandes, elle a besoin de voir tous ses secteurs travailler pour aller dans une même direction.