Soupçonné d’être impliqué dans le double assassinat de Floribert Chebeya et de Fidèle Bazana – activités des droits de l’homme – en 2010, le Général John Numbi a trouvé refuge au Zimbabwe selon plusieurs sources alors qu’il serait recherché par la justice congolaise qui aurait émis un mandat contre lui. Comment a-t-il pu franchir les frontières nationales ?
L’ANR et de la DGM complices
La fuite du Général John Numbi démontre un disfonctionnement au sein de l’appareil sécuritaire congolais. Me Peter Ngomo croit que John Numbi n’est pas n’importe qui.
« Si John Numbi veut passer une frontière, tout le monde se mettrait au « garde-à-vous ». Qui peut l’empêcher de passer? », se demande Peter Ngomo.
En outre, cet expert de justice militaire affirme qu’il y a un réel problème dans l’appareil des services de renseignement ou de sécurité. Pour lui, ces services ne fonctionnent pas bien.
» Il est bien connu qu’un militaire ou un policier ne peut pas se déplacer – sortir en dehors du pays – sans une feuille de route peu importe qui on est », indique-t-il.
Réformes de l’appareil sécuritaire
Selon Me Peter Ngomo, ce qu’on est en train de vivre, ce sont les réalités congolaises. Cela nécessite, par conséquent, un réaménagement au sein de ces services.
» Il y a lieu de faire un grand toilettage dans les services de renseignement et de sécurité parce que, malheureusement, jusqu’aujourd’hui, vous avez encore des agents de l’ANR ou de la DGM qui répondent à des personnes qui ne sont pas au pouvoir « , propose Peter Ngomo.
Ce spécialiste des questions militaires souligne que ceux qui travaillent pour les services publics ne doivent pas avoir deux chefs. Très souvent, la porosité des frontières congolaises a été décriée.
Signalons par ailleurs, que le Gouvernement congolais a précisé ce samedi 26 Mars, d’après RFI, qu’il n’y a pas de mandat émis à l’encontre de ce haut gradé.
ILKA
