
« Après analyse, les propos du président de la république sont totalement irresponsables et dépourvus de toute maturité politique. S’il a un problème avec l’assemblée nationale, il y a l’interinstitutionnelle. S’il a des soucis avec un Ministre, il y a le conseil des ministres… »
Ilunga Ilunkamba
Les menaces du président de la République à Londres pour « dissoudre le Parlement » et des « sanctions contre les ministres insoumis » sont une goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
Va-t-on vers une rupture entre Félix Tshisekedi et Joseph Kabila? La déclaration du chef de l’Etat traduit-elle une colère profonde ou des simples grimaces vis-à-vis de son allié?
Il y a des étincelles dans l’air ! Jusqu’où ira la coalition FCC-CACH?
Les propos chocs que Félix Tshisekedi a tenus dans la capitale britannique ont embrasé la toile selon que l’on est de telle ou telle sensibilité politique, sans oublier le sentiment.
Dans le camp FCC, la déclaration du chef de l’Etat frise l’immaturité politique.
« Après analyse, les propos du président de la République sont totalement irresponsables et dépourvus de maturité politique. S’il a un problème avec l’Assemblée nationale, il y a l’interinstitutionnelle, s’il a des soucis avec un Ministre, il y a le Conseil des Ministres… », a dit Sylvestre Ilunga Ilunkamba sur son compte Twitter lundi 2020.
Aussi le chef du gouvernement se demande-t-il: « Quel est ce père de famille, qui va dans la rue, pour critiquer sa femme et ses enfants? Vous vous imaginez, Patrice Émery Lumumba ou Mzee Laurent-Désiré Kabila prendre un avion pour critiquer leurs propres institutions?
« C’est misérable ! », s’est-il exclamé.

Si le camp Kabila fustige l’attitude de leur allié Félix Tshisekedi, ce dernier satisfait par ailleurs une certaine opinion.
» Quand vous avez un chef de l’État qui s’exprime, qui ne vous laisse pas deviner ses pensées, qui vous dit ce qu’il a sur le coeur, c’est très important. Notre Président, Fatshi béton s’exprime librement ! Il répond aux interrogations et préoccupations des ses compatriotes. C’est génial », soutient Nzuzi wa Mbombo.
Le président promet le bic rouge mais une autre opinion estime qu’il s’agit d’un bic rouge sans ancre. Comme pour dire » explicitement » que le chef de l’Etat règne mais ne gouverne pas. Autrement dit, il n’a plus le plein pouvoir.
La prise de position des uns et des autres ne fait qu’accentuer le climat de méfiance entre les deux alliés. Un jeu de ping-pong. Ce climat malsain influence, vraissemblablement, le bon fonctionnement des institutions du pays.
Ces propos rencontrent en quelque sorte ceux de Kabund, président a.i de l’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps) et vice-président de l’assemblée nationale qui avait déclaré que « certains apprendront à nager sur le Fleuve Congo ».
ILKA