
Comme sous d’autres cieux, le Congo-Kinshasa consacre le mariage civil, qui n’est rien d’autre que la célébration du pacte matrimonial par l’officier de l’état civil de la commune (le bourgmestre ou un de ses adjoints).
Dans la culture bantu où le régime de la communauté des biens est généralement de règle, l’un des grands avantages qu’offre le mariage est celui d’une espèce de sécurité sociale de fait. Car, une fois marié, l’on bénéficie presque traditionnellement et malgré les clauses du droit moderne de la famille, du statut d’ayant-droit auprès de son conjoint ou de sa conjointe.
Le mariage peut être célébré à la commune, dans une salle ouverte au public. La cérémonie civile se déroule d’habitude dans l’enceinte du bâtiment communal. Elle peut également avoir lieu dans un autre édifice, tel une salle des fêtes, pourvu qu’il soit situé sur le territoire de la commune. Le choix des époux est de grande importance en cette matière. Aussi, la célébration a-t-elle parfois lieu dans la commune où l’un d’eux ou l’un de leurs parents, aura son domicile.
De nos jours, les gens souscrivent de plus en plus au mariage civil à domicile. L’augmentation de la demande a cependant changé la donne. Car, si jadis, la femme était attendue avec impatience, il existe une catégorie qui lui a quasiment volé la vedette: « l’officier de l’état civil « .
La rédaction de Congocourriel a approché plusieurs personnes et le constat est pour le moins que l’on puisse dire, amer. Les personnes qui ont accepté de se confier ont requis l’anonymat.
« J’ai eu les coordonnées du bourgmestre qui a officié le mariage de ma sœur, il était malheureusement occupé. J’ai dû donc prendre contact avec un autre. Nous avons réservé un espace pour deux heures, soit de 9 à 11h. Tout était prêt mais Mr n’a daigné prendre nos appels qu’à 11h30. Nous rassurant au passage, qu’il était à 15 minutes du lieu réservé. S’en est suivie, une deuxième séquence de téléphone éteint jusqu’à 14h00.
Ce n’est qu’à 14h45 que la celebration a commencé alors qu’il y avait un autre mariage réservé à 15h. Nous avons dû compter sur la clémence des autres mariés qui ont accepté que leur décoration soit faite à quelques mètres de là. Le cocktail a été servi pour être consommé ailleurs, vu que nous étions conscients d’avoir abusé de la gentillesse du propriétaire », a confié la mariée.
La deuxième personne est un homme qui tient une petite entreprise events. « Mon équipe et moi avons rencontré cette difficulté 6 fois en une année. Je crois qu’il est temps d’en parler. Je vais vous parler de la pire expérience. Nous avons eu un marché pour le mariage civil et 3 ou 4 jours avant, nous avons également négocié un contrat pour un anniversaire des jumeaux. Sachant que le mariage civil ne dure pas d’habitude, nous avons accepté tous les deux marchés.
Nous étions sensés partir du mariage à 12h et commencer la décoration de l’anniversaire au plutard à 14h. Malheureusement, l’officier de l’état civil est arrivé à 15h. Le cocktail avait été servi avant son arrivée. Je ne crois pas que la maman des jumeaux nous offrira encore un marché. Nous avons dépêché une équipe mais cette dernière n’a pas pu finir à temps comme convenu. Pour nous, ça représente un manque à gagner », a-t-il conclu.
A la question de savoir pourquoi autant de retard, quand on sait qu’il n’y a pas que le bourgmestre pour officier à une pareille cérémonie, certains ont évoqué carrément le bénéfice à tirer. Mais, y a-t-il sens à gâcher un jour aussi important pour des fins égoïstes?
D’autres par contre, disent avoir subi le même sort avec les adjoints. Faut-il limiter le mariage civil au refrain sur les différentes formes de mariage sans tenir compte du traumatisme que subissent les éventuels mariés qui, en lieu et place de tout faire dans le calme, se font poireauter comme des va-nu-pieds par les personnes censées les encenser?
De leurs côtés Jeannette Tambwe Mwamba et Fanny Kikufi ont jeté des fleurs à ceux qui ont officié leur mariage civil. » Le bourgmestre m’a attendu, mon mari et moi avons eu les échos pour ce qui est de sa ponctualité. C’est pour ça que nous l’avons sollicité « , a confié Jeannette Tambwe.
Même son de cloche pour Fanny Kikufi , »J’étais en retard et le bourgmestre a dû patienter avant que je n’arrive « .
La dernière interviewée a également requis l’anonymat, mais son témoignage est pour peu que l’on puisse dire tragi-comique, » Nous avons insisté pour que le mariage ait lieu au plutard à 9h parce qu’il est difficile de se déplacer à Kinshasa le samedi après-midi. Mr n’est pas venu avant 12h et je n’avais plus droit à la loge. Mon mari s’est vu obligé de partir à la recherche du bourgmestre avec le véhicule. J’occupai le véhicule de mon père qui n’était malheureusement pas climatisé. J’ai fini par transpirer et au moment de descendre, je me suis rendue compte que mon makeup avait fondu. Je ne me suis pas agitée. J’ai fait signe à la maquilleuse, lui demandant de refaire le makeup. J’ai eu ma revanche. Il était fâché parce qu’il a mis 30 minutes à m’attendre, mais ne se gênait pas du fait qu’on l’ait attendu pendant 3h et demie ».
Officier un mariage ne devrait pas en soi représenter un casse-tête tel que décrit par plusieurs personnes. On doit vigiler et militer pour la vulgarisation de bons actes.
Clarisse Mulenda
En principe, c’est juste un constat que les officiers de l’état civil émettent. D’où, on ne devait parler que de l’enregistrement du mariage auprès de l’officier de l’état civil(Ce mariage qui a eu lieu aux pieds des parents)
Donc, le mariage c’est le coutumier. A la mairie ou la commune, c’est pour l’enregistrement, comme à l’église c’est simplement pour la bénédiction (nuptiale)