
C’est aujourd’hui que tout se décide des USA et à en croire les instituts de sondage, le vent semble changer de direction. Même si le fantasme de 2016 impose une grande prudence! Le candidat démocrate Joe Biden mène dans les sondages, avec 52 % d’intentions de vote contre 44% pour Donald Trump. Au niveau mondial, le suspense est total sur ce qu’une éventuelle défaite de Trump impliquerait dans les choix et stratégies géopolitiques de la nouvelle administration américaine.
La RDC a, elle aussi, les regards tournés vers l’autre rive de l’Atlantique. Avec Joe Biden, l’on redoute une résurgence de la ligne politique africaine suivie par les administrations Clinton et Obama. Les congolais en gardent peu de souvenirs positifs. L’on accuse à tord ou à raison l’allié américain qui fit du Zaïre de Mobutu, son gendarme en Afrique Centrale contre les avancées du communisme, d’avoir livré le Zaïre-Rdc aux appétits gloutons de tous les vautours des réseaux politiques et économiques maffieux internationaux.
Mais, depuis son élection en décembre 2018 à la présidence de la RDC, Felix Tshisekedi a graduellement resserré ses liens avec l’administration Trump.
Il a même réussi à réactiver la coopération militaire avec les USA, coopération qui fut interrompue en 1990 après la rumeur du massacre des étudiants à Lubumbashi par les forces militaires du Maréchal Mobutu. Selon l’ambassadeur américain Mike Hammer, « ce nouvel accord est le résultat de l’engagement du président Félix Tshisekedi à lutter contre le traffic humain et à améliorer la justice militaire. »
Toutes ces avancées avec l’administration Trump ont donné non seulement des ailes, mais également de l’espoir à Felix Tshisekedi pour s’émanciper progressivement de la tutelle de Joseph Kabila.
Ses dernières décisions politiques comme, entre autres, les consultations pour la formation d’une « union sacrée », montrent à suffisance qu’il est en plein divorce avec le camp du Fcc dont l’Autorité Morale n’est autre que son prédécesseur à la tête de l’État congolais.
Il ne faut pas perdre de vue que le lobby kabiliste n’hésitera pas à tirer les ficelles auprès des démocrates avec qui, ils ont eu à travailler.
Kabila, en fin stratège, espère-t-il regagner du terrain?
Attendons voir le dénouement des événements pour en être certains.
De son côté, s’il veut s’attirer la bienveillance des démocrates américains, Felix Tshisekedi devra se livrer à une opération de séduction fondée sur la bonne gouvernance et la volonté de rupture avec les tares du passé, comme il a tenté de le faire jusqu’à présent avec les républicains, si ces derniers venaient à perdre la présidentielle.
Clarisse Mulenda