
En République démocratique du Congo, la propagation du coronavirus atteint des proportions inquiétantes. Même les prisons sont touchées par cette pandémie du siècle. On dénombre au moins 43 cas confirmés à la prison militaire de Ndolo à Kinshasa.
Environ 1200 détenus dont 700 bénéficiaires des mesures de libération conditionnelle signées par le ministre de la Justice le 2 Avril dernier ont été relaxés dans différentes maisons carcérales du pays afin de limiter la propagation du Covid-19. Mais les prisons congolaises, principalement celles de grandes villes, demeurent toujours surpeuplées et ne sont pas véritablement appuyées par le gouvernement central pour faire face à cette maladie.
« … C’est la suite d’une négligence notoire du Gouvernement, à travers ses ministres de la justice, de la Santé et de la Défense qu’on vient de totaliser 43 détenus infectés au covid-19 à la prison de Ndolo, car aucune disposition de grande envergure n’a été prise pour limiter la propagation de la pandémie », déplore Justicia ASBL dans un communiqué.
En conséquence, cette organisation de défense des droits de l’homme recommande au Premier ministre de convoquer tous les ministères impliqués dans la gestion des prisons pour mettre une stratégie nationale de riposte contre le coronavirus dans les maisons de rééducation. Alors qu’au Vice-Premier ministre en charge de la Justice, Justicia ASBL demande la convocation d’une réunion avec les autorités judiciaires et pénitentiaires afin de prendre des mesures générales efficaces pour la diminution de la population dans les prisons.
Quant au Conseil Supérieur de la Magistrature, « Justicia Asbl » recommande des réflexions en association avec les partenaires tant nationaux qu’internationaux du secteur de la justice pour la modernisation de l’appareil judiciaire afin d’intégrer l’utilisation des Nouvelles Technologies de l’information et de la communication.
À noter que le 2 Avril dernier, le Vice-Premier ministre de la Justice avait pris un certain nombre des mesures de prévention pour éviter la propagation du covid-19 en prison. Parmi elles figuraient la suspension du transfèrement interprovincial des détenus, le differrement des prévenus devant les offices des parquets dans les villes touchées et la suspension des audiences foraines. Pourtant Justicia ASBL constate qu’aucun mécanisme de suivi, ni de matérialisation de ces recommandations n’a été mis en place pour soutenir financièrement ces dispositions.
ILKA