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Cession du patrimoine de la SOKIMO: "Le Congo n'est pas à vendre" appelle le gouvernement à empêcher l'opération - CONGO COURRIEL
4 octobre 2023
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Le processus de la cession définitive d’une partie importante du patrimoine de la Société Minière de Kilo Moto, SOKIMO à AJN Ressources a été lancé depuis le mois d’avril dernier. Dans l’objectif de sauver la peau de cette société minière, la campagne « le Congo n’est pas à vendre » hausse le ton pour empêcher cette cession.

L’objectif de la transaction est de relancer la SOKIMO, mais les ONG réunies au sein de la campagne le Congo n’est pas à vendre pensent qu’elle aura plutôt pour effet de l’anéantir définitivement.

Après enquête, le Congo n’est pas à Vendre révèle que AJN est une société junior qui n’a pas les ressources financières suffisantes ni l’expertise nécessaire pour relancer la SOKIMO et que ses dépenses opérationnelles étaient de moins de 36.000 USD en 2019, bien loin de subvenir aux besoins d’une entreprise telle que la SOKIMO. De plus, selon un audit interne, AJN ressources est en difficulté financière.

Ledit audit émet même des doutes sur sa viabilité financière dans les années à venir d’après les les résultats de ladite enquête, qui poursuit que la remontée du cours de ses actions et sa viabilité financière future dépendent en grande partie du riche patrimoine de la SOKIMO.

Cette transaction proposée poursuit la campagne le Congo n’est pas à Vendre, s’inscrit dans une longue histoire de privatisation de gré-à-gré du patrimoine minier congolais. Elle rappelle les tactiques des sociétés juniors étrangères qui ont spéculé sur la base des actifs de la Gécamines et de la MIBA pendant que la guerre faisait rage en RDC, puis pendant la transition, augmentant leurs propres profits et dépouillant les plus
importantes entreprises étatiques de tout potentiel de relance.

De ce fait, le Congo n’est pas à Vendre appelle le Président de la République et le premier ministre à travers le conseil des ministres à ne pas approuver cette transaction et à tirer les leçons de privatisations
passées.

 » Il est plus que nécessaire que l’Etat congolais puisse adopter une réelle politique de relance des entreprises du portefeuille de l’Etat. Pour ce faire, une évaluation professionnelle et indépendante de son patrimoine ainsi que l’élaboration d’un business plan solide sont de mise. Au cas où ce business plan prévoirait l’implication d’investisseurs, il conviendra alors de procéder à un appel d’offre ouvert conformément à la loi, afin de s’assurer que la SOKIMO puisse attirer des investisseurs avec les capacités financières et techniques requises, et négocier des termes qui lui seront réellement avantageux . »

Nous tenons à rappeler que cette opposition à la transaction est quasi-unanime. Les députés de l’Ituri, Les syndicats de la Sokimo, la Commission Environnement et Ressources Naturelles de l’Assemblée Nationale et plusieurs larges coalitions de la société civile se sont clairement prononcées contre cette transaction.

Joël Diawa

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